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Le chant de la machine

2020 - Paysage sonore électronique
Pièce acousmatique (et normalement) octophonique


« Le chant de la machine » est le fruit d’une exploration des limites infinies de la technologie. Je suis partie à la recherche de matériaux sonores avec, en tout et pour tout, un enregistrement de quelques secondes de silence numérique (comprendre j’ai appuyé sur «Record» alors que rien n’était branché en entrée, je suis allée regarder par la fenêtre, je suis revenue et c’était fait).

Grâce à des réglages extrêmes, en poussant à bout les échantillonneurs, les plugiciels et en utilisant à contre-courant les outils audionumériques à ma disposition, du son s’est échappé. Je l’ai attrapé comme j’ai pu, et là, j’ai tout fait. Tous les réglages que je n’avais jamais tentés, tous les outils que je n’avais jamais osé contrarier et toutes les erreurs dont j’avais toujours eu peur.
Trois filtres résonants, une dizaine de réinjections hasardeuses et quelques transpositions exagérées plus tard, j’avais braqué une banque de sons.

Et finalement, malgré la violence de certains gestes, malgré la bagarre sanglante entre la machine et moi, malgré les coups de grisou, malgré les coups d’émoi, il en est quasiment sorti du velours et du charme. Une fois la tempête passée, une sorte de douceur a émergé. Un paysage sonore électronique troublé, tantôt course-poursuite erratique, tantôt face-à-face contemplatif, a pu prendre corps.
Il fut intéressant, à travers ce travail, de sonder ce que la machine était capable de produire et d’entrer avec elle dans ce bras de fer. A-t-elle des choses à me dire quand elle ne me comprend plus? Puis-je lui faire perdre le contrôle? Que se passe-t-il quand je la pousse dans ses derniers retranchements?
Je n’ai pas eu de réponse claire, elle n’a pas parlé.


Mais elle a presque chanté.

Le chant de la machineMélanie Frisoli
00:00 / 12:30
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